Fiche Observation #2 – La naissance de faux bourdons

Des abeilles dotées de gros yeux et plus corpulentes que celles qui s’activaient jusqu’alors, sortent de la ruche et volent de manière différente des ouvrières, avec un bruit plus strident.

Fiche pratique - Faux bourdons
Cette photographie a été prise à proximité immédiate d’une ruche, mais cette observation peut tout à fait avoir lieu sur une planche d’envol.

Cette photographie montre un mâle d’abeille mellifère nourri par une ouvrière. Ces mâles, appelés aussi « faux bourdons », naissent à partir du mois de mars, 24 jours après la ponte. Réalisée à cette période-là, cette observation est tout à fait normale, voire constitue un signe réjouissant car cela fait partie du cycle de vie de l’espèce. Les mâles sont physiquement différents des ouvrières : nettement plus imposants, ils font plus du double de leur poids. Leurs yeux sont plus gros et leurs antennes plus longues, ce qui leur donne des capacités de repérage plus développées, adaptées à leur fonction première qui est de s’accoupler avec une reine. Parvenus à maturité sexuelle, ils s’envolent chaque jour vers un regroupement appelé « congrégation de mâles » qui, selon les lieux, peut comprendre plusieurs milliers d’individus. C’est là que les reines vierges viendront s’accoupler avec une vingtaine d’entre eux. Ainsi vous ne verrez pas ces faux bourdons sur des fleurs, mais uniquement à l’entrée de la ruche ou, si vous avez de la chance, dans l’un de ces nuages…

Les faux bourdons, grosses abeilles bruyantes, retournent souvent à la ruche vers 16h, et l’on peut donc en observer davantage à ce moment-là. Ils sont inoffensifs car ils ne possèdent pas de dard, celui-ci étant remplacé par leurs organes génitaux. Après l’accouplement, ces organes resteront accrochés à la reine qui recommencera l’opération avec une quinzaine de mâles jusqu’à ce que sa spermathèque soit pleine.
Les faux bourdons qui se sont accouplés avec la reine étant d’origine génétique différente, vous comprendrez pourquoi les abeilles au sein d’une même colonie ne sont pas toutes similaires et sont, au sens strict, des demi-sœurs.

Les raisons d’un rejet

Ne butinant pas et étant nourri par les ouvrières, le faux bourdon est parfois considéré comme inutile par certains apiculteurs qui veulent optimiser la production de miel en réduisant leur nombre, ou en les supprimant. Pour ce faire, ils placent uniquement des feuilles de cire gaufrées comportant des cellules au diamètre des larves d’ouvrières. Bien que les abeilles cirières déforment ces cellules afin de leur donner la forme de cellule de mâles et de compenser ce manque, ils seront moins nombreux que si on laisse les abeilles construire leurs propres rayons de cires.

Le rejet du faux bourdon vient aussi du fait que les femelles varroas privilégient les cellules de mâles pour se reproduire. Ainsi, certains apiculteurs placent des feuilles de cires gaufrées au format des larves d’ouvrières sur tous les cadres de la ruche sauf un sur lequel les abeilles vont fabriquer des cellules de mâles. Une fois operculé, ce cadre sera retiré et détruit par l’apiculteur de manière à faire baisser la pression des varroas.

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