Fiche Observation #3 – Attaques de frelons à pattes jaunes

Des ouvrières de frelons à pattes jaunes (ou frelons asiatiques, Vespa velutina nigrithorax) tournent autour de la ruche ou se tiennent en vol stationnaire devant la planche d’envol. Elles essayent de capturer des abeilles en vol ou tentent de pénétrer dans la ruche. Parfois des abeilles gardiennes attaquent les intruses.

Voici une photographie qui montre clairement une scène désormais courante de prédation de la part de frelons à pattes jaunes. Les abeilles gardiennes sont ici regroupées à l’extrémité d’une planche d’envol et tentent de faire face.

Hyménoptère originaire d’Asie arrivé en France en 2004, le frelon à pattes jaunes a des capacités de vol impressionnantes. Comme le colibri, il peut faire du vol stationnaire, se déplacer en avant, en arrière, ou de droite à gauche, avec de très fortes accélérations. Ce super prédateur ne dédaigne aucune source de nourriture, mais l’entrée de la ruche est un lieu de chasse qu’il privilégie en raison du grand nombre d’abeilles réunies au même endroit.

S’il est un redoutable chasseur en vol, il ne peut plus faire grand-chose une fois posé sur la planche d’envol. Il se tient donc en vol stationnaire devant l’entrée de la ruche, le plus souvent avec la tête tournée vers l’extérieur pour guetter les abeilles qui rentrent de butinage. Chargées et fatiguées, celles-ci sont moins rapides et plus faciles à attraper.

En plus de la prédation directe, la présence du frelon devant les ruches limite fortement le butinage. En été/automne, les entrées de pollen sont indispensables à la ponte des abeilles d’hiver. Une colonie trop impactée par les frelons risque de commencer l’hiver sans les abeilles qui doivent assurer la survie hivernale : les dégâts seront visibles au printemps.

Stratégies de défense

Des comportements de défense commencent à être observés. Quand un ou plusieurs frelons s’approchent de la ruche, les abeilles adoptent une remarquable stratégie : elles forment une petite masse et se protègent les unes les autres. La butineuse, si elle a échappé au frelon, se jette alors dans la masse et se retrouve aussitôt protégée par le groupe.

Si un frelon s’approche la petite masse d’abeilles est en mesure de se défendre, on voit même certaines abeilles attaquer le frelon et le faire reculer. Des tentatives d’étouffement du frelon tendent également à être constatées.

Le frelon oriental, une nouvelle menace ?

Observé pour la première fois en France en 2021, le frelon oriental (Vespa orientalis) pourrait suivre le même chemin que le frelon à pattes jaunes. Fréquent dans des régions allant du sud de la Méditerranée au nord-est de l’Afrique et du Moyen-Orient, cette espèce a été signalée en Italie, où elle n’était pas présente jusqu’ici, ainsi qu’en Espagne.

Retrouvez en complément un focus complet sur le frelon à pattes jaunes sur notre guide :

7 Comments

  1. Le varroa, les frelons asiatiques… sont une cristallisation de nos pensées négatives voir du comportement des humains. Les abeilles incarnées pour aider l’homme dans son évolution terrestre, métamorphosent en permamence cette obscurité produite par notre civilisation, aujourd’hui, elles ont besoin de nous et nous, sommes nous au rdv?. Certains s’éveillent et prennent conscience et actent dans le sens positf. Mais commes les cétacés, entre autres, les abeilles quittent le plan terrestre car comme vous pouvez le constater, un changement, une transformation dans tous les règnes s’opèrent . Nous sommes à la fin d’un cycle …
    nos pensées positives et lumineuses aident et protègent nos amies les abeilles de tout ces prédateurs. La puissance de l’Amour….!
    il y aurait tant à dire sur le sujet
    bien à Tous

  2. Ne craignons pas trop les frelons asiatiques ! Dans notre rucher école nous n’avons jamais observé de pertes sérieuses dues aux frelons asiatiques. Les pièges en plastique du commerce nous paraissent coûteux, fragiles et néfastes pour l’environnement : remplis d’appâts sucrés ou fermentés, ils noient aussi trop d’insectes utiles.

    Nos nouvelles ruches favorisant la biodiversité « Beetower », inspirées des cavités naturelles des arbres, disposent d’une entrée ronde et étroite que les abeilles peuvent défendre beaucoup plus facilement que les larges ouvertures des ruches commerciales. Grâce à leur isolation en roseau de 12 cm d’épaisseur et à leur nid cylindrique d’une capacité de 40 litres maximum , elles consomment moins de réserves et peuvent donc se permettre de quitter moins souvent la ruche en cas de menace, ce qui les rend moins vulnérables.

    Une disposition individuelle des ruches, qui sont chez nous plus éloignées les unes des autres que d’habitude, favorise le développement des colonies et aide les abeilles à garder le contrôle afin de mieux esquiver les attaques grâce à des manœuvres de vol plus agiles. Afin d’apporter un soutien supplémentaire aux abeilles dans leur lutte contre les frelons asiatiques, nous utilisons désormais une petite invention originaire de Normandie : un couvercle spécial, adaptable sur des pots de confiture ou de miel. Son prix est modeste (env. 9 €), son efficacité étonnante : en quatre jours, plus de 150 frelons capturés, que nous avons ensuite euthanasie sans douleur dans le congélateur. Les frelons asiatiques peuvent entrer… mais pas sortir. Les insectes plus gros comme les bourdons ne passent pas par l’ouverture précise et ne sont donc pas en danger. Les abeilles et autres insectes plus petits peuvent ressortir. Un piège simple, sélectif, respectueux – un petit morceau de Normandie contre un grand fléau.

    Pour plus d’informations sur les pièges et nos ruches BeeTower, veuillez consulter notre site web, où vous trouverez des photos impressionnantes.
    Avec nos meilleures salutations apicoles, Jan Michael, Rucher École Villa Bosquet

  3. Sur Épernay 51200, tu jamais vu depuis 2018 ? On va s’inquiéter quand il sera trop tard, c’est bien triste 😔

  4. Ok c’est une fiche d’observation.. Mais peut être serait il intéressant de parler aussi des causes non ?? Notamment pourquoi nos abeilles se défendent si mal ??? Beaucoup de naturalistes soulèvent le fait que la sélection génétique de l’apiculture moderne a facilité ce problème majeur, favoriser une espèce plus docile pour être plus facilement domestiquée par l’Homme. Du coup nos abeilles ne seraient plus adaptées pour faire face à ces frelons exotiques agressifs……… Qu’en pensez vous ?

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