Faut-il changer les reines chaque année ?

Le cycle de vie des faux bourdons : un parcours semé d’embuches

Première période : de la ponte à la naissance

Les faux bourdons émergent environ 24 jours après la ponte avec 1,7µgramme de sperme, soit environ 3 à 10 millions de spermatozoïdes dans les vésicules séminales. Les spermatozoïdes apparaissent au cours de la dernière semaine de la vie nymphale alors que le futur faux bourdon est emprisonné dans une alvéole dont les parois sont imprégnées de pesticides agricoles ou apicoles. L’expérience montre que les traitements thermiques des cires ne détruisent pas les résidus d’Amitraze ou de ses molécules filles ainsi que ceux du fluvalinate.

L’élevage de faux bourdons dans des alvéoles recouvertes de cire vierge ou de cire imprégnée de fluvalinate ou d’amitraze à des taux comparables à ceux des cires du commerce, font apparaître les résultats suivants1.

De nombreuses publications rapportent les mêmes résultats : les pesticides présents dans les cires n’affectent pas le volume et le nombre de spermatozoïdes présents dans les vésicules séminales mais ils altèrent sérieusement leur viabilité qui en moyenne n’excède guère plus de 6 mois dans la spermathèque de la reine (durée normale environ 3 ans et plus).

Deuxième période : de la naissance à la fin de vie

Au cours de la semaine qui suit sa naissance, le faux bourdon développe ses glandes à mucus dont la sécrétion assure une meilleure conservation des spermatozoïdes dans les vésicules séminales. Au cours de la deuxième semaine le faux bourdon par des vols de reconnaissance développe sa capacité de vol et se prépare pour le vol nuptial. Cette période est fortement dépendante de la quantité et de la qualité du pollen disponible pour l’alimentation des faux bourdons.

Afin de bien maîtriser le rôle des faux bourdons, leur élevage doit débuter quarante jours avant celui des reines sur des cadres à mâles ou à jambage.

Autres facteurs de risques

Le sperme, même d’excellente qualité, demeure un bien précieux et fragile, en particulier vis-à-vis de la température ambiante. Une exposition à 4°C pendant deux heures ou à 40°C pendant 24 heures diminue considérablement la viabilité des spermatozoïdes, conditions qui peuvent se produire pendant la période de transhumance même à l’intérieur de la spermathèque des reines2,3 (voir tableau 2).

Enfin même chez les faux bourdons de qualité, l’âge n’arrange rien à l’affaire puisque leur capacité musculaire diminue ainsi que la viabilité de leurs spermatozoïdes. Au-delà de 30 jours le sperme des faux bourdons devient plus visqueux, plus sombre et la viabilité des spermatozoïdes beaucoup plus limitée.

Le faux bourdon, un acteur important de la transmission virale

Les éjaculats des faux bourdons ont été particulièrement analysés en PCR au cours de la réalisation des doses d’insémination artificielle4.

Le faux bourdon représente un acteur important de la transmission verticale directe des virus à laquelle peut s’ajouter une transmission vénérienne au moment de l’acte sexuel.

Les pesticides et acaricides accumulés dans les cires diminuent considérablement la viabilité des spermatozoïdes. Il n’est pas rare de constater des spermathèques vides au bout de 6 à 12 mois et des reines incapables de féconder leurs œufs.

Enfin le portage viral dans les éjaculats est un fait constant qui sans véritablement altérer la qualité des spermatozoïdes, condamne la descendance à une espérance de vie plus limitée.

Le cycle de la vie de la reine : un parcours très singulier

Cette singularité apparaît dès la ponte : les œufs déposés dans les cellules royales pèsent 13 % de plus que ceux déposés dans les cellules d’ouvrières, les reines issues de ces œufs pèsent 258 mg contre 234 mg pour ceux issus des cellules d’ouvrières5. Cette différence est d’importance car elle implique un supplément de vitellus et probablement de mitochondries pour des capacités métaboliques amplifiées. Elle égratigne au passage la qualité des reines d’élevage qui apparaissent comme des reines de sauveté et pire encore lorsqu’elles sont issues de larves de 1 jour plutôt que d’œuf6.

La seconde singularité de la reine apparaît dans l’alimentation qu’elle reçoit et qui détermine directement sa morphologie et sa fonction. Jusqu’à l’operculation, la reine reçoit en permanence de la gelée royale alors que les ouvrières et les faux bourdons n’en reçoivent que pendant trois jours puis un mélange miel et pollen ou pain d’abeille.

La gelée royale contient de la royalactine qui, par sa protéine kinase S6, augmente la taille corporelle et la taille des ovaires de la future reine et par sa protéine kinase M.A.P. réduit son temps de développement à 16 jours contre 21 jours pour les ouvrières et 24 pour les faux bourdons. La gelée royale contient également de l’acide E-10 hydroxyl-décenoïque (10HDA) qui assure le développement des voies génitales de la reine.

Enfin, la gelée royale contient très peu d’acide p-coumarique, beaucoup plus présent dans le miel et le pollen distribués aux larves d’ouvrières, qui bloque le développement des ovaires des ouvrières tout en stimulant leurs fonctions de détoxification et d’immunité7. La différenciation entre reine et ouvrière est un formidable exemple de développement contrôlé par l’épigénétique.

Qualité des reines

Les garanties conventionnelles

Les apiculteurs slovènes très fiers des qualités de leur race carniolienne définissent le cahier des charges de leurs reines presque uniquement à partir de critères morphologiques. Plus largement, les qualités revendiquées par les producteurs de reines s’adressent d’abord à des comportements : docilité, tenue au cadre, absence d’essaimage, forte capacité de récolte, comportement VSH ou SMR… comportement dont on peut discuter la pertinence. Enfin, le contrôle d’une ponte importante et dense peut précéder l’acte de vente d’une reine comme le développement régulier sur 5 ou 6 cadres celle d’un essaim.

Les vices cachés

Rôle des pesticides et de Nosema ceranae

L’élevage des reines dans des cupules imprégnées de cire vierge ou de cire contenant des acaricides apicoles à des taux comparables à ceux de des cires du commerce révèlent :

  • une durée de vie des reines plus courte pour les cires imprégnées,
  • une diminution des sécrétions des glandes mandibulaires induisant un risque élevé de supersédure,
  • une forte augmentation des marqueurs du stress oxydant subi par la reine8,
  • une viabilité plus faible des spermatozoïdes dans la spermathèque.

Lors d’inoculation de Nosema ceranae à des larves de reine élevées dans des cupules imprégnées avec des acaricides, les mêmes effets sont constatés et très largement aggravés par une mortalité de plus de 50 % des reines entre 15 et 45 jours après leur naissance9.

Rôle des virus

L’examen des ovaires des reines révèle la présence de virus dans le tissu ovarien10.

Cette présence presque constante dans le tissu ovarien permet de comprendre la transmission verticale de virus par la reine soit dans l’œuf soit à la surface de l’œuf, modalité 1 000 fois plus importante que la précédente11.

La reine constitue la principale voie de transmission transgénérationnelle des virus. Ce constat permet de mieux comprendre la durée de vie très brève, parfois 2 à 3 mois, des essaims vendus dans le commerce. Il devient urgent de proposer un cahier des charges définissant une qualité sanitaire a minima, obligatoire pour toute vente de cheptel apicole comme elle l’est pour toutes les autres espèces animales. Cette règle pourrait exiger la présence maximale de trois pathogènes qu’il s’agisse de virus, de Nosema ceranae, de Loque américaine ou de Crithidia. Il a été démontré que tous ces pathogènes altèrent gravement la santé des abeilles, sans symptômes apparents et plus encore lorsqu’ils sont présents simultanément. Ces pathogènes ne devraient pas dépasser chacun un niveau de présence potentiellement à risque. Ce niveau pourrait être défini par le nombre de particules virales /abeille ou par le nombre de cycles thermiques ayant conduit à la quantification du pathogène par PCR.

Quelles solutions retenir ?

Il existe des mesures incontournables et d’autres plus théoriques. L’arrêt de l’usage de certains acaricides apicoles à teneur résiduelle élevée dans les cires et la réduction des populations virales constituent un préalable incontournable. Certains jugeront ces objectifs déjà impossibles à atteindre… La deuxième étape pourrait suggérer une meilleure écoute des besoins fondamentaux de l’abeille : essaimage, prélèvements en miel et en pollen respectueux des besoins de la colonie. La troisième étape éviterait toutes les situations de maltraitance des abeilles ; fabrication des paquets d’abeilles, transhumance excessive, récolte au souffleur, etc.

* Bertille Provost, Montpellier SupAgro. Agents infectieux et qualités physiologiques et reproductrices des reines : identification de marqueurs sanitaires et physiologiques indicateurs de la qualité de la reproduction.

Et si malgré ces efforts incontournables, nous devions tolérer un renouvellement sur 10 % du cheptel (à comparer au 50 % ou parfois 100 % actuellement), la division après avoir constaté la présence naturelle ou provoquée de cellules royales pourrait suffire à ce renouvellement.

Comme pour les faux bourdons, les reines connaissent d’énormes difficultés de résilience du fait des acaricides apicoles et du portage de pathogènes auxquels s’ajoute la technique de production des reines.

Enfin il me paraît légitime de s’interroger sur l’opportunité à enseigner l’élevage des reines alors qu’il s’agit d’une mauvaise réponse à une bonne question, la priorité restant l’enseignement des principes fondamentaux qui garantissent la santé des colonies.

Et comme le monde apicole est très divers, certains jugeront cette dernière mesure excessive et d’autres insuffisante.

Références bibliographiques

  1. Fisher A., Rangel J.– Exposure to pesticides during development negatively affects honeybee (Apis mellifera) drone sperm viability – PloS One 2018.
  2. Pettis J.S., Rice N., Joselow K., vanEngelsdorp D., Chaimanee V. – Colony Failure Linked to Low Sperm Viability in Honey Bee (Apis mellifera) Queens and an Exploration of Potential Causative Factors – Febr. 10 2016 PloS One –  11(5): e0155833.
  3. Pettis J.S., Rice N., Joselow K., vanEngelsdorp D., Chaimanee V. – Colony Failure Linked to Low Sperm Viability in Honey Bee (Apis mellifera) Queens and an Exploration of Potential Causative Factors – Febr. 10 2016 PloS One –  11(5): e0155833.
  4. Prodĕlalová J., Mouteliková R., Titĕra D. – Multiple virus infections in western honeybee (Apis mellifera L.) ejaculate used for instrumental insemination – 29 March 2019.
  5. Les belles histoires de l’oncle Simonpierre – Reine et ouvrière ne sont pas vraiment parties du même œuf – Abeilles et Fleurs n°819 – Octobre 2019.
  6. Rangel J., Keller J.J., Tarpy D.R. – The effects of honey bee (Apis mellifera L.) queen reproductive potential on colony growth – 20 Nov. 2012.
  7. Mao W., Schuler M.A., Berenbaum M.R. – A dietary phytochemical alters caste-associated gene expression in honey bees – 28 August  2015.
  8. Walsh, E. M., Janowiecki, M. A., Zhou, K., Ing, N. H., Vargo, E. L., and Rangel, J. Elevated mating frequency in honey bee (Hymenoptera: Apidae) queens exposed to the miticide amitraz during development. 2020 Ann. Entomol. Soc. Am. 20, 1–7. doi: 10.1093/aesa/saaa041.
  9. Dussaubat C., Maisonnasse A., Crauser D., Tchamitchan S., Bonnet M., Cousin M., Kretzschmar A., Brunet J-L., Le Conte Y. – L’effet conjugué pesticide-parasite affecte la physiologie et la survie des reines d’abeilles (Apis mellifera) – LSA n°277 -1-2/2017.
  10. Provost B. – Montpellier SupAgro – Agents infectieux et qualités physiologiques et reproductrices des reines : identification de marqueurs sanitaires et physiologiques indicateurs de la qualité de la reproduction.
  11. Amiri E., Kryger P., Meixner M.D., StrandM.K., Tarpy D.R., Rueppell O. – Quantitative patterns of vertical transmission of deformed wing virus in honey bees – PloS One – March 29, 2018.

14 Comments

  1. Bonjour à tous et merci pour pour ce nouvel article qui contribue à sonner le tocsin concernant la l’extinction de l’abeille noire.

    Voici d’autres mots pour le dire, picorés ça et là sur le net :

    « En effet, l’arrivée d’un nouveau parasite par exemple peut être « supportée » par une population si elle est assez vaste, car il y aura une sélection naturelle des génotypes résistants. Si la population est trop petite, la probabilité qu’il existe un allèle adapté au nouveau facteur de l’environnement est faible. Le risque d’extinction de l’espèce sera important. C’est pourquoi il est nécessaire de maintenir les espèces à l’état sauvage avec des effectifs significatifs, afin d’empêcher les effets délétères de la dérive génétique. »

    On pourrait croire qu’il s’agit-là d’un article sur le varroa et l’extinction de l’abeille noire, n’est-ce pas ?… Et bien non, pas spécialement…

    https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9rive_g%C3%A9n%C3%A9tique

    Et cet article, aussi, initialement en hommage à Marcel Scipion mais qu’un commentateur fait déraper sur le sujet de notre inquiétude. Il cite d’ailleurs Abeilles en Liberté et donne un exemple comparatif pertinent avec l’extinction du guépard…

    https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/marcel-scipion-1922-2013-2-la-254026

    ..

    • aussi bien pour certains mais pas sûr de ce que vous avancez, par exemple le bourdon pas toujours. L’article parle surtout des reines apis mellifera et de leur niveau de fécondité.

    • Bonjour Stéphane Van Ronselé et merci pour votre intérêt.

      Nous vous rejoignons sur l’idée générale de votre message et nous avons publié de nombreux articles à ce sujet. Je pense par exemple l’article de Guillaume Lemoine « les abeilles sauvages, un monde insoupçonné » paru dans Ael n°1 ou l’interview de Nicolas Vereecken « À la recherche des abeilles sauvages » par David Giroux, paru dans Ael n°8. En outre, nous avons publié dans notre hors-série n°2 un article intitulé « Abeilles mellifères et efficacité de pollinisation », écrit par Bérénice Givord-Coupeau de l’association Arthropologia, qui propose une synthèse très documentée sur ces questions.

      Toutefois, d’une manière générale dans nos publications nous prenons soin de regarder avec précaution cette idée de « services écosystémiques » qui nous semble être très largement ancrée dans une vision utilitariste.

      Par ailleurs nous évitons de réduire l’abeille mellifère à un pollinisateur « domestique ». La domestication implique le contrôle total de l’alimentation et de la reproduction : même si cette tendance est à la hausse avec les pratiques intensives en apiculture, elle est loin d’être complète, heureusement.
      L’espèce Apis mellifera a entre 6 et 8 millions d’année, elle n’est concernée par les sélections apicoles que depuis peu et cela reste partiel. Elle comporte en outre 30 sous-espèces dont certaines commencent à peine à voir des apiculteurs (A. m. Adansonii en république du Congo par exemple).

      Enfin, on a tendance à oublier que l’abeille noire (A. m. mellifera) était encore abondante à l’état sauvage dans les années 70 en France et en Europe de l’Ouest, avant l’arrivée du varroa en 1982, et l’emploi massif des néonicotinoïdes quelques années plus tard. Il y a peu l’abeille mellifère faisait donc partie des pollinisateurs sauvages et de la biodiversité et sous certaines conditions, pourrait en refaire partie très légitimement.

  2. Le jour ou tout le monde arrêtera de couper le couvain mâle ça ne peut être que mieux…

  3. Bonjour,
    Les abeilles sauvages, comme les insectes en général disparaissent. Les abeilles domestiques envahissent nos territoires.
    Et la génétique dans tout ça ?
    Des élevages de reines à grande échelle, un nombre d’éleveurs limité et une diffusion à spectre large dans le monde entier.
    La principale préoccupation des éleveurs aujourd’hui c’est de diversifier leur génétique, mais le réservoir est vide. Quelques souches fournissent au monde entier des reines certes de qualité mais ce sont toutes des soeurs ou des parents proches génétiquement. On connait les conséquences. De plus, les critères de sélection sont prévus pour satisfaire l’apiculteur et pas l’abeille en tant qu’espece evolutive.
    Mon constat est simple, on va vers la catastrophe, on provoque par nos pratiques apicoles un appauvrissement de la génétique qui ne permettra plus à l’abeille de résister aux maladies. Chaque pathologie qui touche une colonie pourra infecter tout le cheptel ( comme le phylloxéra pour la vigne). 😭😭😭😭😭. Changer ses reines c’est très tentant pour chaque apiculteur vu les performances de celles-ci mais en ce qui me concerne c’est une pratique très limitée dans mon rucher, je préfère faire mes reines moi même et apporter du sang neuf de temps en temps mais le moins possible.

  4. C’est comme les sportifs de haut niveau : très bons au début puis déclinent lentement. On a le même phénomène avec les poules pondeuses qui ont une vie productive très courte puis sont déclassées. Elles partent aux abattoirs sauf parfois quelques unes qui vont faire le bonheur chez des familles pendant de nombreuses années encore. Dans le temps, les reines avaient leur vie raccourcie à 3 ans. Tous les ans c’est du commerce morbide.

  5. Je suis assez d’accord avec cette approche de l’apiculture nos problèmes sont causés par nos pratiques.

  6. Les abeilles domestiques sont nuisibles aux abeilles sauvages, qui assurent pourtant l’essentiel de la pollinisation..

    • Bonjour et merci pour votre message.

      Vous avez cependant tendance a simplifier un peu la problématique… (voir les éléments de réponses donnés à Stéphane Van Ronselé un peu plus haut dans les commentaires). Dire que les abeilles domestiques sont nuisibles aux abeilles sauvages c’est commettre deux erreurs : une première qui est de l’ordre de la sur-généralisation et une seconde qui concerne la réduction de l’abeille mellifère à une espèce domestique.

      Les pollinisateurs sauvages sont en interactions depuis des millions d’années et s’ils sont en compétition sur les ressources, ils participent néanmoins à une vitalisation commune de la flore locale. En enrichissant ainsi leur milieu et en permettant aux plantes à fleurs de se reproduire, ils rendent ce milieu plus favorable à la vie de tous.
      En outre, l’abeille mellifère existe en tant qu’espèce depuis plus de 6 millions d’années, elle a fait partie de ce cortège de pollinisateurs sauvages pendant une période sans commune mesure avec celle de son exploitation par l’homme.

      Par ailleurs, la domestication impliquant la maitrise complète de la reproduction et de l’alimentation, l’appellation « abeilles domestiques » ne renvoie pour l’instant à aucune réalité… c’est à la rigueur un projet, mais il est voué à l’échec ou à la surenchère technicienne.

      Ce qui est en jeux ce sont plutôt les pratiques intensives en apiculture qui se développent et se banalisent, (et l’introgression avec elles), nuisant à l’intégrité biologique d’abeilles mellifères déjà fragilisées par les pesticides de synthèse ou le dérèglement climatique, les rendant dépendantes de l’interventionnisme humain et les coupant de leurs capacités d’adaptation.

      Vous avez raison de pointer que les abeilles mellifères peuvent poser des problèmes aux pollinisateurs sauvages. Des études ont constaté la transmission de deux maladies spécifiques de l’abeille mellifère aux bourdons  : Nosema ceranae et la maladie des ailes déformées, et l’introduction de ruches entraîne parfois un recul de populations de bourdons. Mais cela intervient par le biais de pratiques apicoles insoutenables qui imposent soudainement aux milieux une concurrence artificielle, et prennent le risque de transmettre les maladies favorisées par les élevages intensifs à des pollinisateurs sauvages déjà menacés par la pollution chimique, l’artificialisation des milieux et le dérèglement climatique.

      Il faut protéger les écosystèmes, les êtres vivants qui les peuplent et favoriser les dynamiques écologiques qui rendent la Terre habitable. L’abeille mellifère, en tant que pollinisateur sauvage, peut continuer à jouer un rôle bénéfique.

      • Bravo mr.Bonnet pour votre réponse.
        Le problème majeur est l’effondrement de la biodiversité dû a l’exploitation intensive dans l’agriculture depuis plusieurs décennies et l’utilisation des produits de synthèse qui déciment les pollinisateurs.il y a cette même exploitation intensive en apiculture pour assurer la pollinisation des grandes monocultures.
        Les sols,les eaux et l’air sont pollués et l’impact sur la santé des pollinisateurs est catastrophique.

  7. Merci beaucoup pour toutes ces informations je m’étais déjà documenté sur le sujet car je suis un grand fan du docteur vétérinaire Gilles Grosmond que j’ai découvert récemment Ce sujet m apporte encore un peu plus d informations et qui m était inconnu je vous en remercie encore Je ne suis qu un petit apiculteur amateurs avec une quinzaine de ruches et je vais certainement me mettre en relation avec Solunature et j en serait très heureux avec le docteur vétérinaire Gilles Grosmond merci encore pour toutes ces informations

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